Zoom : Accompagner une personne en situation de fragilité mentale

Publié le 06/09/2022 Mis à jour le 23/09/2022
Publié par Le Réseau SAM
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Dépression, schizophrénie, anorexie, TOC… La liste des troubles psychiques est longue et endosser le rôle de SAM pour une personne fragilisée mentalement peut s’avérer compliqué au quotidien, que son état soit considéré comme temporaire ou permanent.

Sur le Réseau SAM, vous trouverez des pistes afin d’accompagner au mieux vos proches en situation de fragilité mentale mais également des ressources pour vous prendre en main si vous êtes vous-mêmes confrontés à des difficultés d’ordre psychologique.

Aujourd’hui, environ un Belge sur trois ressent un mal-être psychologique selon une étude des Mutualités Libres et justement, les mutuelles interviennent financièrement dans le remboursement des consultations psychologiques.

Mais encore faut-il savoir à qui s’adresser ? Le point dans ce SAM Guide !

Les professionnels de l’aide psychologique

Tout d’abord, il s’agit de bien s’entourer ! Que ce soit pour la personne atteinte de troubles psychologiques elle-même mais également pour l’entourage qui la soutient, il est impératif de s’adresser à des professionnels.

Psy ? Qui est qui ? La différence entre psychiatre, psychologue et psychothérapeute.

Le domaine de la psychologie est vaste et il est important de s’adresser au bon professionnel en fonction des circonstances rencontrées.

Les psychothérapeutes : Depuis 2016, la pratique de la psychothérapie est cadrée légalement. Il s’agit de toutes personnes traitant la souffrance psychique par le biais d’entretien. Si auparavant, nombreux étaient ceux s’autoproclamant « psychothérapeutes », le cadre légal restreint actuellement la pratique aux personnes diplômées en psychologie ou qui ont fait les démarches pour faire agréer leur pratique.

Les psychologues : Les psychologues sont diplômés en psychologie où ils ont étudié le comportement, les pensées et les émotions de différents groupes-cibles. Ils aident par ailleurs leurs patients à comprendre leur comportement et à le modifier par le biais d’une thérapie. Ils sont la plupart du temps spécialisés dans un domaine particulier : l’enseignement, le travail, la famille, l’enfance… Bien qu’ils soient titulaires d’un Master dans ce domaine, ils ne sont pas autorisés à prescrire une médication à leur patient.

Les psychiatres : Ce sont les médecins du domaine psychique ; contrairement aux psychologues, il peut donc prescrire une médication à sa patientèle parallèlement à la thérapie, diagnostiquer une pathologie mentale et faire passer des bilans médicaux. En fonction de la gravité du diagnostic établi, il peut proposer une thérapie en maintenant son patient dans un environnement familial ou préconiser son hospitalisation.

Un spécialiste pour les plus jeunes

Le développement du cerveau se fait tout au long de la vie de l’enfant jusqu’à l’âge adulte et cela influe sur le comportement et les émotions. C’est pourquoi des psychologue et psychiatre se sont dédiées à l’étude et les soins à destination des enfants et adolescents : les pédopsychologues et les pédopsychiatres.

En fonction de la Nature des difficultés de votre enfant ou adolescent, plusieurs professionnels peuvent être pertinents :

Pédopsychologue : Il s’adresse aux enfants et adolescents en phobie scolaire par exemple ou ayant des prémisses de troubles alimentaires.

  • Pédopsychiatre : Il peut prescrire une médication adaptée aux enfants qui en ont besoin pour faire face à leurs difficultés comme des TCA, des TOC ou souffrant de dépression voire d’addiction.

Parallèlement certains professionnels sont habilités à détecter certains troubles chez les enfants. Les neuropédiatres peuvent identifier des troubles DYS ou un TDAH.

Les neuropsychologues s’adressent quant à eux tant aux enfants qu’aux adultes et ont pour objectif de faire le lien entre le fonctionnement de notre cerveau et notre comportement (en termes de phénomènes psychologiques, cognitifs et émotionnels).

Ils font d’ailleurs souvent partie d’équipes pluridisciplinaires chargées d’établir un diagnostic et d’accompagner leurs patients dans sa globalité en fonction des troubles détectés.

A la maison ou à domicile ?

Le cliché des « asiles psychiatriques » est depuis longtemps dépassé bien qu’il subsiste dans l’imaginaire collectif. Aujourd’hui, il est possible d’être hospitalisé si nécessaire dans un cadre bienveillant ou de poursuivre son traitement à domicile, accompagner ou non d’une équipe mobile.

Suivi en institution

Il se peut que pour une question de nécessité, l’encadrement d’une institution soit privilégié par le médecin psychiatre en charge du patient. Certaines cliniques sont destinées exclusivement à ce type de suivi et certains services hospitaliers disposent d’une aile « psychiatrique » pour leurs patients.

En général, les personnes accueillies dans une institution de soins psychiatriques se trouvent dans la phase « aigue » de leur pathologie.

Retrouvez dans l’annuaire médico-social de nombreuses institutions psychiatriques.

Suivi de longue durée

Certains centres proposent un hébergement de longue durée permettant aux patients de reprendre le cours de son existence paisiblement et progressivement avant de retourner à leur vie active.

D’autres lieux de résidence « permanent » accueillent les personnes ayant des troubles mentaux envahissants ou associés à un (poly)handicap. Les hébergements dits « alternatifs » regroupent souvent des personnes en situation de fragilité mentale qui vivent en communauté partageant espaces communs et studios individuels.

Suivi à domicile

Si la situation le permet, le suivi peut être organisé au domicile du patient. Soit en toute autonomie, soit accompagné par une équipe ambulatoire destinée à s’assurer de la du traitement mais également poursuivre les consultations sur le lieu de vie du patient. 

Les SPAD sont également en charge de la coordination des équipes de première ligne se rendant au domicile des bénéficiaires.

Les Services de Santé Mentale (SSM) sont des structures ambulatoires qui, par une approche pluridisciplinaire, répondent aux difficultés psychiques ou psychologiques de la population du territoire dont ils ont la charge. Ils prennent le relais après une hospitalisation en soins psychiatriques.

Retrouvez dans l’annuaire médico-social les services ambulatoires en psychiatrie.

Des solutions intermédiaires existent également telles que l’hôpital de jour ; ainsi le patient se rend à sa consultation en milieu hospitalier une ou plusieurs fois par semaine mais a la possibilité de rentrer chez lui le soir.

Les lieux d’écoute, un relais pour les personnes fragilisées et leurs aidants

Il peut parfois s’avérer compliqué de franchir le cap de consulter un professionnel quand un « coup dur » se fait sentir. Heureusement, de nombreuses associations de soutien aux personnes existent. Que ce soit par le biais de rencontres informelles ou d’une permanence téléphonique de soutien, leurs actions permettent aux personnes psychologiquement fragilisées mais également à leurs proches parfois démunis dans une telle situation de trouver une oreille attentive.

Si cela ne remplace pas un suivi psychologique professionnel indispensable pour certains patients atteints de maladies psychiatriques ; ces relais peuvent néanmoins s’avérer utiles pour les personnes en difficulté momentanée. Ces associations sont également une porte d’entrée supplémentaire vers le milieu médical en permettant de mettre en évidence une problématique et ainsi conseiller de s’adresser à un professionnel de santé ou une institution par leur intermédiaire.

L’annuaire médico-social du Réseau SAM contient plusieurs lignes téléphoniques de soutien ainsi que de nombreuses associations de patients atteints de troubles psychiques comme Similes Bruxelles et Similes Wallonie.

Les Maisons Médicales et les centres pluridisciplinaires proposent également un suivi psychologique voire un soutien communautaire.

A chacun sa thérapie

Plusieurs courants existent et sont pratiqués par différents praticiens pour s’adresser à différents publics. 

Les thérapies brèves : Comme leurs noms l’indiquent, ces thérapies sont établies sur de courte durée et visent à répondre à un traumatisme précis.

L’EMDR (Eye Movement Desentitization and Reprocessing) par exemple vise à régler des phobies ou un stress post-traumatique.

Les thérapies systémiques : Ce genre de thérapie s’adresse en général aux familles car il s’agit d’analyser le système dans lequel le patient évolue : son environnement familial, professionnel ou autre.

La psychothérapie analytique : Semblable à la théorie de la psychanalyse, la psychothérapie analytique part du postulat que la situation vécue par le patient trouve sa source dans son enfance ou, à minima, un événement antérieur refoulé. L’empathie et l’écoute du thérapeute sont les clés pour améliorer la santé mentale du patient.

Les thérapies alternatives

Certains thérapeutes proposent, en parallèle de leur pratique traditionnelle, des méthodes alternatives comme l’hypnose.

Préconisée essentiellement pour gérer les addictions et le stress ; l’hypnose permet d’entrer dans un état entre la veille et le sommeil afin d’accéder au subconscient, lieu où sont contenus nos potentiels traumas.

L’annuaire médico-social du Réseau SAM contient de nombreuses adresses d’hypnothérapeutes.

Comment choisir « son psy » ?

Lorsqu’on ressent le besoin de consulter un spécialiste en santé mentale, il est essentiel de trouver celui qui correspond à nos besoins et il n’est pas rare de devoir prendre rendez-vous avec plusieurs praticiens avant de se décider.

Au-delà des aspects pratico-pratiques de localisation, de tarifs et d’horaire adapté, il peut être opportun de demander conseil à votre médecin traitant à propos du choix de votre psy. Il aura probablement dans son réseau quelques connaissances ou confrères aptes à vous accompagner.

Néanmoins, si vous ne souhaitez pas vous adresser à votre médecin généraliste, l’annuaire du Réseau SAM réunit un grand nombre de praticiens.

Après une première consultation, faites le point sur votre ressenti même s’il peut ne pas être définitif et que vos impressions se confirmeront (ou non) au fil des séances.

Trouver le psychologue qui vous correspond est aussi une question de feeling… Vous êtes-vous senti à l’aise ? Avez-vous le sentiment que sa méthode vous convient ? Est-il suffisamment « professionnel » vis-à-vis de vous ? Toutes ces préoccupations sont légitimes et vous avez le droit d’interrompre votre thérapie avec ce prestataire à tout instant. 

Qu’est-ce ça coûte ?

Pour les psychologues cliniciens, c’est-à-dire la première ligne de soins psychologiques, un remboursement est prévu de la part de l’INAMI par l’intermédiaire des mutuelles. En fonction des situations (enfants/adolescents ou adultes), le nombre de séances remboursées varient.

Il est possible d’être suivi par le réseau spécialisé pour l’enfance et l’adolescence jusqu’à 23 ans et donc d’obtenir une intervention financière pour maximum 10 séances en individuel ou 8 séances de groupe annuelles.

Pour les adultes (à partir de 15 ans si nécessaire), l’intervention se limite à 8 séances individuelles par an ou 5 séances en groupe.

Grosso modo, pour les praticiens conventionnés et appliquant le système du tiers payant, une consultation pour une séance individuelle coûtera 11 euros (et 4 euros si vous avez droit à l’intervention majorée) et 2.5€ pour une séance collective.

Pour les soins psychologiques de première ligne, la première séance individuelle est gratuite.

Cependant, les psychologues non conventionnés sont libres de fixer eux-mêmes le montant de leur consultation et les suppléments d’honoraires sont donc à la charge du patient.

Une consultation chez un psychologue en Belgique coûte en général entre 40 et 70€ pour une consultation individuelle (hors intervention de la mutuelle) et peut monter jusqu’à 120€ de l’heure pour une thérapie familiale. Le tarif sera influencé entre autres par le praticien lui-même, ses horaires et sa localisation. 

En tant que médecin, les psychiatres disposent de codes INAMI spécifiques. En moyenne, en Belgique, une consultation chez un psychiatre coûtera avant l’intervention de l’Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité approximativement une cinquantaine d’euros. Toutefois, le remboursement fédéral s’élève déjà à 34€ sans compter les interventions complémentaires possibles de votre mutualité. Le mieux est de vous renseigner auprès du service social de la mutualité concerné afin de connaitre leur intervention forfaitaire. 

Un cas spécifique : Les assuétudes

Parfois, les personnes atteintes de troubles psychiques trouvent du réconfort dans des substances ou des activités néfastes pour leur santé mentale et deviennent donc dépendants. D’autres, tombent dans la toxicomanie, l’alcoolisme ou la dépendance aux jeux de hasard sans signaux d’alarme tant pour eux que pour leur entourage.

Si les impacts sur la santé physique du consommateur sont conséquents, accompagner une personne dépendante peut avoir des lourdes conséquences également sur les aidants de ces personnes. C’est pourquoi, parallèlement aux groupes de soutien pour personnes addictes, il existe de nombreux groupes de paroles pour les aidants (proches) de ces dernières.

Retrouvez notre SAM Guide dédié en particulier à la problématique des assuétudes : « Zoom : Accompagner une personne dépendante ».

Quoi qu’il en soit, que vous rencontriez vous-mêmes des problèmes psychologiques ou que vous accompagnez une personne fragilisée mentalement, il est indispensable d’en parler afin de rompre l’isolement et ainsi, dans la mesure du possible, éviter les situations de crises.

Zoom : Accompagner une personne en situation de fragilité mentale

Résumé de l'article

Tout un chacun est susceptible à un moment de son existence de perdre pieds... La santé mentale, comme la santé physique, peut être prise en main par les médecins et le soutien adéquat. Mais par où commencer ? ☑️ Quel "psy" ? Pour qui ? Distinguons "psychothérapeute", "psychologue" 👨🏽‍⚕️ et "psychiatre"🏥 ☑️ Pour quel public ? Les spécialistes pour les jeunes et les enfants 🧒🏽 ☑️ Où peut-on être suivi ? A l'hôpital, dans une institution de soins de longue durée, à la maison ou au sein d'un hébergement "alternatif" ☑️ Où peut-on trouver du soutien ? Les lieux d'écoute et de paroles, les lignes ☎️ de soutien anonyme ☑️ Quel type de thérapie ? Les thérapies brèves, les thérapies systémiques ou les méthodes alternatives ☑️ Comment choisir ce qui nous convient ? Faire le point sur les questions à se poser avant de consulter ☑️ Quel est le coût d'une thérapie ? Les montants moyens de consultation et les remboursements ☑️ Un suivi particulier : les addictions

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