Concilier vie professionnelle et vie de SAM : elles témoignent

Publié le 28/03/2019 Mis à jour le 19/01/2024
Publié par Le Réseau SAM
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Indépendant, salarié, retraité, etc. il n’est pas toujours aisé de concilier vie de SAM et vie professionnelle. Le train-train quotidien se retrouve tout à coup chamboulé lorsqu’un proche perd son autonomie. Quelles sont les options possibles pour cumuler travail et rôle de SAM ? Pistes de réflexion dans cet article.

Les situations sont différentes pour chacun mais modifier son quotidien lorsqu'on devient SAM 🐢 et même plus particulièrement "aidant" implique une réorganisation de la vie quotidienne, y compris au niveau professionnel. Certains dispositifs légaux ⚖️ permettent d'alléger ou d'aménager le temps de travail néanmoins ce n'est pas toujours possible car cela implique une perte de revenus qui peut être conséquentes dans certaines situations et ces alternatives restent limitées en terme de durée. Les SAM 🐢 passent donc ponctuellement le relais à des professionnels de l'aide et du soin 👩‍⚕️ laissant place à de l'inquiétude et, parfois, un sentiment de culpabilité.

Une autre option peut être de lancer une activité d'indépendant (complémentaire) afin de pouvoir organiser comme bon vous semble votre temps de travail... Vivre aux côtés d'un proche dépendant peut également amener à développer de nouvelles compétences et, pourquoi pas, développer à partir de cela une nouvelle carrière professionnelle.

Les dispositifs légaux pour alléger le temps de travail

Fabienne a été SAM 🐢 à deux reprises dans sa vie. D’abord à la naissance de ses triplés 👶👶👶 très prématurés ; elle a ensuite pris soin de sa mère atteinte d’une leucémie.

Sa vie professionnelle a été plutôt mouvementée puisqu’elle a exercé comme professeur de français avant de reprendre les rênes de la petite entreprise familiale spécialisée en 💡 électricité.

« Lorsque mes enfants sont nés, j’avais 25 ans et travaillait comme enseignante, explique-t-elle, il m’est vite devenu impossible de mener vie professionnelle, vie de maman et, avec le recul… de SAM… de front.

Les bébés étaient très malades et demandaient beaucoup d’attention et de soins. J’ai donc demandé un congé pour circonstances familiales exceptionnelles qui m’a été accordé. J’avais droit à une allocation minimum bien moindre que celle que l’on recevait lorsqu’on était au chômage mais je n’avais pas le choix. Je ne pouvais prétendre à un emploi alors que je devais très régulièrement m’occuper de mes enfants et donc être absente au travail ».



En effet, il existe certains dispositifs légaux ⚖️ permettant de demander Un congé thématique ou un Crédit-temps lorsqu’on devient SAM 🐢 Toutes les informations concernant ces « Interruptions de carrière » se trouvent dans les Infos Utiles.

Lorsqu’elle a dû accompagner sa maman souffrant d’une leucémie, elle avait déjà pris la tête de l’entreprise familiale : « étant donné que je suis désormais indépendante et que, la plupart du temps, je peux moduler mes horaires, j’ai rencontré beaucoup moins de difficultés au niveau professionnel ».

Aller travailler : faire face au sentiment de culpabilité

Mireille, elle, épaule son mari atteint par la sclérose en plaques : « J’avais 33 ans quand la maladie s’est déclarée mais cela s’est empiré en 2009. Mon mari est devenu tétraplégique ».

Suite à cela, son époux a dû cesser son activité professionnelle et Mireille a dû tout prendre en charge. Concilier vie professionnelle et vie d’aidante a été difficile parfois : « j’ai rencontré pas mal de difficultés d'organisation, dans la gestion des intervenants (service infirmier, kiné, consultations médicales), etc. Mais le pire c’était la culpabilité de déléguer à d’autres les soins de mon mari, la fatigue accumulée et la peur de ne pas faire mon job convenablement car j’étais sans cesse préoccupée ».

Diminuer son temps de travail : à quel prix ?!

Aujourd’hui Mireille a pris l’option de Travailler à temps partiel et envisage la prépension : « je suis assistante paramédicale dans un service de médecine du travail. J’exerce donc en tant que salariée et j’ai un contrat de 20 heures/semaine ».

Toutefois, Mireille est bien entourée. Elle a une Equipe de professionnels 🧑‍⚕️ qui prend soin de son mari en son absence ainsi que sa belle-sœur : « j'ai la chance que ma belle-sœur soit présente près de mon mari lorsque je travaille donc cela me permet d'être plus "relax". Mais je vis avec le nez sur ma montre car tout est organisé à la minute près ».

Cette précieuse organisation est essentielle lorsqu’on est SAM 🐢 et que l’on souhaite conserver une vie quotidienne équilibrée : « garder une activité professionnelle a été primordiale pour moi car cela me permet d'avoir une vie en dehors de la maison, de ne pas être enfermée chez moi, d'avoir une vie sociale donc, si c'est possible, le fait de garder une activité permet de trouver un réel équilibre ».

Malheureusement réduire son temps de travail implique une baisse des 💰 revenus. Plusieurs Mécanismes d'aides financières existent pour palier, un minimum, à cette perte qui peut être conséquente.

De plus, La reconnaissance du statut d'aidant proche a permis d'ouvrir l'accès à un nouveau Congé thématique spécifique aux aidants proches.

Le statut d'indépendant, une solution pour aménager son temps de travail

Être Indépendant peut s’avérer très pratique lorsqu’il s’agit d’être flexible. De plus, il existe certains dispositifs destinés aux SAM 🐢 indépendants pour combler une éventuelle Perte de revenus.

Dans de telles circonstances, Fabienne n’a pas toujours eu facile à cumuler ses différents rôles : « je n’ai ressenti aucun sentiment de colère, de dépit ou de frustration. J’ai tenté, autant que faire se peut, de trouver les meilleures solutions pour subvenir aux besoins de la famille, en me tournant entre autres vers les aides sociales. Malgré tout, j’étais la seule à prendre soin de ma mère ; ce qui est fatiguant et stressant l’air de rien… ».

De ces expériences de SAM 🐢 active professionnellement, elle tire des leçons : « Si je devais conseiller des SAM se trouvant dans le même genre de situation, je dirais tout d’abord d’essayer de ne pas s’isoler comme je l’ai fait mais, au contraire, de trouver des gens avec qui partager cette expérience ! L’arrivée d’Internet dans nos vies facilite les échanges, il est important d’en profiter ».

Le Groupe Facebook du Réseau SAM peut permettre aux personnes n’ayant pas d’autres moyens de communiquer, d’échanger, de partager leurs sentiments et leurs expériences.

« Je leur conseillerais également de s’adresser aux personnes compétentes (via leur Mutualité, l’ONE, les Assistantes sociales, etc.), poursuit-elle, et d’envisager avec elles toutes les solutions qui sont proposées pour alléger à la fois les charges pécuniaires mais aussi le travail en tant que SAM. Enfin, je les inviterais à travailler sur le fait de pouvoir déléguer de temps en temps les soins que réclament les nouveaux nés ou un parent âgé. J’ai conscience - pour l’avoir vécu - que cela est très difficile pour une jeune maman mais il est cependant nécessaire pour son équilibre et sa santé qu’elle s’accorde des plages de détente et de repos ».





Lorsqu’on entre dans le rôle de SAM 🐢, c’est à durée indéterminée. Il est donc impératif de pouvoir s’accorder du répit, même si ce n’est pas facile, pour pouvoir tenir sur la longueur. Les Solutions de répit sont disponibles dans l'annuaire médico-social du Réseau SAM.

Réorienter sa carrière suite à une expérience en tant qu'aidant proche

Endosser le rôle d'aidant permet aussi d'acquérir de nouvelles expériences de vie. Cela peut également influer sur les perspectives professionnelles envisagées ; Fanny Calcus a reconsidéré sa carrière professionnelle après son expérience en tant qu'aidante proche de sa fille malade. Pour garder le cap aux côtés de sa fille, elle a eu recours à des moments de répit et de relaxation par le biais de la massothérapie.

Au décès de son enfant, elle a décidé de se former pour devenir massothérapeute et fonder une maison de répit, la "Casa Clara", où les parents d'enfants malades ou handicapés peuvent S'accorder une pause.

Fanny parle de sa reconversion professionnelle et de la Casa Clara en vidéo



Isabelle a elle aussi repenser sa vie professionnelle grâce à son expérience en tant qu'aidant proche. Son plus jeune fils a un retard intellectuel... pour garder le cap, elle s'est penchée vers Le yoga du rire, un moment de détente 🤣 partagé avec son cadet. C'est d'ailleurs lui qui l'a poussé à se former à cette pratique pour Devenir animatrice en yoga du rire.

Isabelle parle de son activité professionnelle et de son quotidien de SAM en vidéo



Réorienter sa carrière, se lancer en temps qu'indépendant ou indépendant complémentaire ou encore faire le bilan de son activité peut être accompagné par des professionnels qui vous aideront à faire Un bilan de compétences.

Maintenir un équilibre fragile entre vie privée et vie professionnelle est difficile mais finalement nécessaire pour continuer d’exister en tant qu’être humain et pas uniquement en tant que SAM 💚

Concilier vie professionnelle et vie de SAM : elles témoignent

Résumé de l'article

Endosser le rôle de SAM implique parfois de devoir mettre entre parenthèse sa carrière professionnelle en réduisant son temps de travail : ☑️ Passage à temps partiel ☑️ Congé thématique ☑️ Crédit-temps Toutefois, d'autres alternatives existent comme se lancer comme indépendant ou indépendant "complémentaire". Enfin, une expérience en tant qu'aidant proche peut impliquer une réorientation de la carrière professionnelle afin de redonner un sens à son travail.

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