Depuis plusieurs dizaines d'années, les services de télé-vigilance permettent aux personnes fragilisées et relativement isolées de rester chez elles en sécurité. L'évolution des technologies et l'aire du numérique permet de faire avancer ces dispositifs et de développer des études concernant les besoins des bénéficiaires comme l'explique Cindy Bertijn, active depuis plus de 8 ans dans le secteur du handicap et de l’aide à la personne notamment via son rôle de coordinatrice du projet WA@H.

Pour commencer, que signifie l’acronyme Wa@h ?

Il s’agit de "Wallonie Assist @ Home", un acronyme dynamique qui représente les différents aspects du projet : l’assistance digitale au domicile sur la Région wallonne. Mais c’est plus fun de dire « WA@H », à prononcer comme vous le sentez mais souvent prononcé « Waaaw » après qu’on ait expliqué aux bénéficiaires, aux proches ou encore aux professionnels et acteurs académiques quels étaient les objectifs du projet.

En quoi consiste concrètement ce projet ?

Le projet WA@H est une recherche qui vise à aider les personnes âgées de plus de 65 ans et/ou en situation de handicap à vivre le plus longtemps possible chez elles, en autonomie et en sérénité, tout en retardant éventuellement l’entrée en maison de repos ou en institution.

Le dispositif repose sur le service de téléassistance classique de Télé-Secours, enrichi de deux fonctionnalités supplémentaires :

• ➡️ Le bracelet détecte certaines chutes automatiquement, mais pas toutes. Actuellement, seulement 1 chute sur 3 est détectée automatiquement, c'est pourquoi il est essentiel d'utiliser le bouton d'appel classique en cas d'urgence.
• ➡️ Des petits boîtiers permettant de détecter les mouvements pour identifier des changements d’habitude et donc agir en prévention de la chute pour détecter un éventuel déclin de santé.

Il s’agit d’un projet 100% gratuit, financé par la Région wallonne et des fonds européens. 

A qui est-il destiné ?

Ce projet est réservé aux citoyens en perte d’autonomie qui habitent la Région wallonne et qui remplissent au moins un des 3 critères, pas nécessaire d’avoir les 3 combinés :

• ➡️ Être âgé(e) de 65 ans ou plus et bénéficier de l’Allocation pour Personnes Âgées (APA)
• ➡️ Être âgé(e) de 65 ans ou plus et bénéficier d’un Service d’Aide aux Familles Agréé (SAFA)
• ➡️ Être en situation de handicap avec une reconnaissance officielle par l’AVIQ ou le SPF Sécurité Sociale

Le projet est accessible à tous, peu importe la mutuelle ou la situation administrative du citoyen.

Quels sont les objectifs ?

L’objectif de l’appel à projets est de permettre le déploiement à large échelle et sur l’ensemble du territoire wallon de dispositifs d’assistance digitale pour permettre aux personnes de vivre à domicile le plus longtemps possible en toute sécurité.

Les objectifs de l’étude sont multiples :

• ➡️ Prévenir les risques de chutes et détecter les situations inhabituelles
• ➡️ Offrir un accompagnement discret pour une vie autonome
• ➡️ Aider à améliorer la qualité de vie à domicile

La finalité du projet sera d’évaluer l’intérêt de proposer un projet de législation cadrant cette activité d’assistance digitale au domicile. 

Comment cela va-t-il évoluer dans les mois à venir ?

L’objectif est d’installer les dispositifs dans 1.750 domiciles wallons d’ici le 31/10/2025. Après cette date, l’étude permettra de suivre les citoyens jusqu’au 31/03/2026 au moins afin de voir si les technologies répondent aux besoins des abonnés.

La participation du citoyen est totalement gratuite et il n’y a aucun engagement à long terme (possibilité d’arrêter à tout moment, sans frais ; les participants seront informés à l’avance si le service devient payant (aucun changement prévu avant le 31 mars 2026 et aucune obligation de conserver la technologie après l’expérimentation).

Tous les frais d’installation, de matériel et de suivi sont entièrement pris en charge par la Région wallonne, qui finance l’étude.

Les bénéficiaires contribuent activement à la recherche :

• ➡️ En donnant accès à leurs données aux chercheurs : nous aider à comprendre dans quelles conditions la technologie fonctionne bien et où elle montre des limites.
• ➡️ En nous donnant leur avis sur leur expérience et leur ressenti : nous aider à comprendre les bénéfices de la technologie pour eux et les éventuelles difficultés rencontrées.

Grâce à ces apprentissages, des recommandations seront faites auprès de la Région wallonne.

Est-ce intrusif ? Quid de la « vie privée » ?

Les boîtiers ressemblent aux boîtiers des alarmes antivols. Il n’y a ni écoute, ni image captée (aucune caméra, aucun micro dans les capteurs installés).

Toutes les données sont centralisées chez Télé-Secours et sécurisées.

Seuls Télé-Secours et les chercheurs ont accès aux informations. Le reste des partenaires et les entreprises n’ont accès qu’aux données anonymisées. En d’autres termes, ils n’ont absolument aucune information sur les personnes à qui appartiennent les données.

La personne est toujours la première à être contactée en cas de problème détecté. Si nous ne parvenons pas à la joindre, selon le degré d’urgence, Télé-Secours réessayera plus tard ou contactera l’un des proches de la personne. Actuellement, les proches n’ont accès à aucune donnée non plus.

Est-ce compatible et/ou complémentaire avec d’autres systèmes de télé-vigilance déjà existant ?

Le dispositif est complémentaire au service de Télé-Secours classique (si la personne est déjà cliente de Télé-Secours, le service devient gratuit le temps du projet).

C'est donc complémentaire puisqu'il s’agit du service Télé-Secours classique augmenté de deux fonctionnalités :

• ➡️ une détection des chutes automatique : uniquement dans certains cas (il s’agit d’une phrase exploratoire et l’abonné doit donc appuyer, s’il en est capable, sur le bouton d’appel en cas de chute
• ➡️ une détection des changements de comportement via des boîtiers qui enregistrent les mouvements et les habitudes de vie. En cas d’anomalie, une alerte est envoyée et une analyse est effectuée afin d’agir de manière préventive auprès de l’abonné pour détecter un éventuel déclin de santé. 

Si vous recherchez un système de télé-vigilance adapté à vos besoins, consulter l'annuaire du Réseau SAM ou prenez contact avec l'équipe du projet Wa@h pour rejoindre l'étude en cours 02/478.28.47 ou par mail à secretariat@tele-secours.be . Plus d’informations sur www.waah.be